Zone d’installation infirmier libéral (IDEL) : comprendre les zones sous-dotées, les aides ARS 2025 et choisir où s’installer

S’installer en tant qu’infirmier(ère) libéral(e) implique aujourd’hui de comprendre le zonage ARS, car ce classement conditionne l’ouverture d’un cabinet, la rentabilité de la tournée, et l’accès aux aides financières à l’installation.

Le zonage infirmier 2025 distingue les zones très sous-dotées, les zones sous-dotées, les zones intermédiaires et les zones sur-dotées. Ce classement permet d’encourager les installations dans les secteurs fragiles, où l’accès aux soins à domicile est insuffisant, en particulier pour les personnes âgées et dépendantes.

Cette article vous aide à identifier les zones éligibles, à comprendre les dispositifs de soutien (CAIM, aides CPAM, exonérations ZRR) et à choisir le meilleur territoire pour lancer ou transférer votre activité IDEL.

Comprendre le zonage IDEL défini par les ARS

1.1 Le rôle du zonage ARS pour les infirmiers libéraux

Les Agences Régionales de Santé établissent le zonage IDEL pour analyser l’équilibre entre l’offre et la demande de soins infirmiers sur chaque territoire.
Le classement de chaque commune repose sur :

• la densité d’infirmiers libéraux en exercice
• la consommation réelle d’actes (AIS, AMI, soins techniques)
• les besoins de la population (âge, pathologies chroniques, dépendance)
• l’accessibilité aux soins à domicile
• le taux de recours aux services infirmiers

L’objectif : orienter les installations IDEL vers les zones où la demande est forte, tout en régulant les secteurs saturés. En 2025, ce zonage est revu pour intégrer l’évolution du vieillissement et les nouveaux besoins de soins à domicile.

1.2 Les différentes catégories de zonage infirmier

Le zonage infirmier se compose de quatre niveaux principaux :

Ces classifications influencent directement :

• l’autorisation d’installation,
• les aides accessibles,
• le potentiel de développement de l’activité.

Les zones sous-dotées et la problématique des “déserts infirmiers”

2.1 Qu’est-ce qu’un désert infirmier ?

Un désert infirmier désigne une commune où l’accès aux soins à domicile est difficile, faute de professionnels disponibles.
Ces zones, souvent rurales ou périurbaines, se caractérisent par :

• un vieillissement marqué de la population
• un déficit d’IDEL actifs
• un allongement des délais de prise en charge
• une forte demande en soins chroniques et dépendance

En 2025, plus de 150 zones rouges ont été identifiées par les ARS comme très fragiles, nécessitant une action prioritaire.

2.2 Pourquoi s’installer en zone sous-dotée quand on est infirmier libéral ?

Les avantages sont nombreux :

• Constitution rapide d’une tournée : forte demande de soins.
• Aides financières importantes (jusqu’à 27 000 €).
• Moindre concurrence, meilleurs volumes d’actes.
• Accompagnement renforcé par les ARS, CPAM et collectivités.

Au-delà des aspects économiques, c’est aussi une manière de participer à l’amélioration de l’accès aux soins dans des territoires en difficulté.

Les aides à l’installation pour les infirmiers libéraux

3.1 Aides nationales et territoriales

 

3.2 Aides ARS et CPAM pour les IDEL

Les ARS et la CPAM proposent aussi :

• soutien aux démarches de coordination
• subventions à l’équipement numérique
• accompagnement administratif à l’installation

 

4. Les dispositifs territoriaux : ZIP, ZRR, zones sous-dotées

4.1 Zones ZIP infirmières

Les ZIP (zones d’intervention prioritaire) existent aussi pour les IDEL dans certains territoires ARS.

Avantages :

• aides renforcées
• accompagnement local spécifique

4.2 Zones ZRR

Les ZRR offrent :

• exonération d’impôt sur 5 ans
• allègement de CFE
• soutiens communaux

4.3 Zones sous-dotées / très sous-dotées

Ce sont les zones où le CAIM atteint le maximum, et où la demande en soins à domicile est la plus forte.

Choisir l’emplacement de son cabinet infirmier

5.1 Critères essentiels

• densité d’IDEL
• besoins de la population
• accessibilité des domiciles
• liens avec médecins / pharmacies
• présence ou non d’une MSP
• coûts immobiliers

5.2 Erreurs à éviter

• viser une zone sur-dotée sans autorisation
• ignorer les obligations ERP/PMR
• ne pas vérifier si le local est éligible à un usage professionnel

5.3 Outils officiels

• CartoSanté
• REZONE IDEL
• Portail ARS
• Annuaire Ameli

Tableau comparatif des zones d’installation

Démarches administratives IDEL

7.1 Étapes obligatoires

• Autorisation ARS
• Conventionnement CPAM
• Déclaration URSSAF
• Inscription à l’Ordre infirmier
• Assurance RCP et prévoyance
• Validation du local (ERP/PMR)

Aides complémentaires

• financement cabinet
• subventions locales
• aide au matériel et à la mobilité

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FAQ – Installation IDEL et zonage

Quelle est la différence entre une zone sous-dotée et une zone sur-dotée ?

Une zone sous-dotée est un territoire où l’offre infirmière est insuffisante : la demande en soins y dépasse la capacité des professionnels en place.
À l’inverse, une zone sur-dotée dispose déjà d’un nombre d’IDEL largement suffisant, voire trop élevé, par rapport aux besoins de la population.

Conséquences :

• En zone sous-dotée, l’installation est encouragée et ouvre droit à des aides.
• En zone sur-dotée, l’installation libre est impossible : il faut racheter une patientèle ou s’associer pour remplacer un départ.

Qui décide du zonage infirmier ?

Le zonage est établi par l’Assurance Maladie, en concertation avec les ARS.
La CPAM utilise des données démographiques et d’activité pour classer les communes selon leurs besoins réels en soins.

Comment savoir dans quelle zone se trouve une commune ?

Plusieurs outils officiels permettent de vérifier facilement la classification d’une commune :

• CartoSanté : carte interactive du zonage
• Portails régionaux des ARS : informations locales
• Annuaire Ameli : état de l’offre de soins
• Rezone IDEL : outils professionnels de vérification rapide

Il est recommandé de croiser plusieurs sources pour éviter les erreurs d’interprétation.

Comment bénéficier du CAIM ?

Pour toucher jusqu’à 27 000 €, il faut :

1. s’installer dans une commune classée sous-dotée ou très sous-dotée,
2. être conventionné avec l’Assurance Maladie,
3. télétransmettre ses actes,
4. exercer à temps plein,
5. s’engager pendant 5 ans,
6. participer aux actions de coordination territoriale (CPTS/MSP).

Le versement est échelonné, ce qui garantit un soutien financier durable au démarrage.

Peut-on cumuler ZRR et CAIM ?

Oui, c’est possible.
La ZRR est un zonage fiscal et le CAIM un dispositif CPAM : ils peuvent donc se cumuler si la commune est à la fois :

• classée en ZRR
• classée sous-dotée ou très sous-dotée dans le zonage IDEL

Cela peut représenter une économie importante les premières années (exonération d’impôt + aide financière).

S’installer en zone sous-dotée garantit-il une tournée remplie ?

Oui, dans la grande majorité des cas.
Le manque d’IDEL implique une demande de soins forte et constante, en particulier auprès des :

• personnes âgées
• patients chroniques
• personnes dépendantes
• territoires ruraux éloignés

C’est d’ailleurs l’un des arguments principaux du zonage : orienter les professionnels vers des secteurs où la population manque réellement d’accès aux soins.

Peut-on ouvrir un cabinet IDEL sans recevoir de patients ?

Oui. Si vous exercez exclusivement à domicile, le local n’a pas l’obligation d’être ERP.
En revanche, si vous recevez physiquement des patients, les normes d’accessibilité PMR s'appliquent.

Faut-il l’autorisation de l’ARS pour s’installer ?

Non. L’ARS ne délivre aucune autorisation d’installation pour les infirmiers libéraux.
C’est la CPAM qui gère le conventionnement, notamment en zone sur-dotée (où elle peut l’interdire en installation libre).

Quels sont les risques à vouloir s’installer en zone sur-dotée ?

En zone sur-dotée, le conventionnement est verrouillé :

• installation libre impossible,
• obligation de racheter une patientèle existante,
• ou de rejoindre un cabinet déjà en place.

Un IDEL qui tenterait de s’installer en dehors de ces conditions ne pourrait tout simplement pas exercer sous le régime de la convention, ce qui rend l’activité économiquement non viable.

Quelles sont les démarches obligatoires pour devenir IDEL ?

Les principales démarches comprennent :

• le conventionnement CPAM,
• la déclaration URSSAF,
• l'inscription à l’Ordre infirmier,
• la souscription d’une assurance RCP + prévoyance,
• la mise en conformité du local si accueil des patients,
• l’obtention d'un numéro ADELI automatiquement via l’Ordre.

Conclusion

S’installer infirmier libéral en zone sous-dotée ou très sous-dotée en 2025 représente une double opportunité, celle de bénéficier d’aides financières importantes, de faciliter le dévelloppement économique de son activité et répondre à un besoin sanitaire réel.

Grâce au zonage ARS et aux dispositifs CPAM, les IDEL peuvent sécuriser leur installation, développer rapidement leur tournée et exercer dans de meilleures conditions économiques.